[EQ2 Lore] "Un orage de chagrin" et "Le plus mauvais cuisinier de Grobb"
Voici 2 histoires, tout dabord la première partie de "Un orage de chagrin".
Suivit de la première et seconde partie de "Le plus mauvais cuisinier de Grobb".
Bonne lecture à tous.
Liens direct vers les différentes histoires :
- Un orage de chagrin : 1 ° partie,
- Le plus mauvais cuisinier de Grobb, 1° partie,
- Le plus mauvais cuisinier de Grobb, 2° partie.
EQII Lore :Un orage de chagrin: 1ère partie !
Écrit par Eylee Zephyrswell, Voici le récit de notre chef, un habitant des plaines prénommé Cautionus. Il n'aimait pas évoquer son passé, mais pour nous, connaître toute son histoire était essentiel afin de comprendre les choses. Avec le temps, quand le conflit dans lequel nous nous retrouvâmes tous impliqués nous rapprocha, il se fit plus loquace.
D'après ce que je sais, il pense encore devoir se racheter une conduite. Malgré la grandeur héroïque de ses exploits, il persiste à penser que, quoi qu'il fasse, ceux-ci ne font pas le poids face à sa folie. C'est déplorable qu'un homme aussi remarquable continue à porter sur ses épaules un tel fardeau. Mais on ne peut changer ce que l'on ressent au fond de soi, le passé ne s'oublie pas, seuls les actes, avec le temps, peuvent être pardonnés.
Un orage de chagrin
Dans la lumière froide du petit jour, un jeune homme plongea dans la mer glacée. La côte commençait à devenir un point flou lorsque Cautionus aperçut le contour de plusieurs ombres se détacher dans les profondeurs marines. Depuis qu'il était enfant, il avait toujours émerveillé son entourage en retenant son souffle pendant plusieurs minutes, aussi Cautionus se savait-il capable d'atteindre cet endroit, même s'il devait descendre très profond pour l'explorer.
Des tourbillons de petites bulles se formaient devant lui tandis qu'il s'enfonçait à la nage dans les profondeurs. Au fur et à mesure qu'il descendait, les ombres se dissipaient et il distinguait plus nettement ce qu'il avait devant les yeux. Il refréna l'envie d'ouvrir la bouche d'étonnement lorsqu'il arriva sur le site d'une cité en ruines dont les vestiges tapissaient le fond de l'océan. L'érosion avait presque totalement poli la pierre, mais, bien que la cité soit en ruines, on discernait l'architecture des bâtiments. Les algues s'étaient insinuées dans chaque fissure et chaque crevasse et tapissaient les murs. Des piliers renversés marquaient ce qui avait probablement été l'ancienne entrée de la ville, et tout autour se dressaient les vestiges des bâtiments. Il s'orienta vers la droite et entra dans le premier bâtiment plus ou moins intact. Le plafond s'était effondré et le carrelage à damiers du sol était jonché de piles de gravats. Des morceaux de corail blanc, vert et bleu se mêlaient aux pierres et dans un coin, il découvrit un énorme morceau de corail cerveau façonné en forme de sofa. Au dessus il remarqua, sculptée dans le mur, une sorte de statue ressemblant vaguement à un homme, sans en être vraiment un. Au sommet de son crâne trônait un aiguillon et son corps était long et fusiforme. Derrière ses oreilles se détachaient clairement des branchies, et ses yeux et ses lèvres étaient larges et gonflés. Autour de lui, des inscriptions ressemblant à des mots étaient gravées dans un langage étranger.
Que venait-il de découvrir ? Il eut à peine le temps d'y songer qu'il ressentit une douleur subite dans la poitrine lui indiquant qu'il était temps de regagner la surface. Tandis qu'il remontait, il regarda disparaître les pics couverts d'algues. Ses poumons lui semblaient sur le point d'exploser lorsqu'il émergea enfin de l'eau, inspirant de toutes ses forces l'air à la surface. Après avoir brièvement repris son souffle, il replongea afin d'explorer à nouveau les profondeurs.
Ses plongées successives révélèrent les mêmes choses : des bâtiments en ruines, des représentations d'étranges pêcheurs, mais rien qu'il puisse véritablement emporter avec lui. Bien qu'il réussît à trouver quelques petites poches d'air dans certains bâtiments, ses longues plongées furent infructueuses. Cautionus était un chasseur de trésors mais, même si ce qu'il avait découvert semblait offrir autant de promesses qu'une mine d'or, tout ce qui était susceptible d'être transporté semblait avoir été détruit ou emporté par les courants depuis fort longtemps. Il finit cependant par découvrir un bâtiment qui se dressait plus haut que les autres au centre de la cité. Il se distinguait par des dômes élevés sur lesquels trônaient des pics de corail. Lorsqu'il en franchit l'entrée en demi cercle, il remarqua en son centre les vestiges de ce qui avait dû autrefois être un autel. En dessous, quelque chose brillait dans un faisceau de lumière qui perçait l'un des dômes renversés.
Il s'avança rapidement, exalté par sa découverte, et se mit à déplacer les pierres et les algues sous l'autel. Tandis qu'il enlevait les détritus, Cautionus extirpa progressivement le long manche doré d'un bâton. Il était intact et couvert d'inscriptions ésotériques étranges. Cautionus se serait probablement arrêté pour admirer cet objet si deux choses ne s'étaient pas produites. Tout d'abord, il manquait d'air depuis qu'il était entré dans le temple : sa poitrine était fortement comprimée et il ressentait une sensation de brûlure dans les veines. Par ailleurs, dès qu'il avait posé les mains autour du manche, tout autour de lui avait commencé à vaciller violemment.
Cautionus fendit la mer tel un obus, tentant d'éviter les éboulements de pierres alors qu'il se dirigeait vers l'un des dômes en ruines. Il sortit du bâtiment juste à temps, au moment où le temple se désintégrait autour de lui. Chacune des anciennes structures de la cité s'effondra une à une, provoquant de puissants tourbillons de boue et d'algues, qui s'élevaient du sol en nuages, tandis que les ruines s'effondraient dans un fracas terrible. Cautionus se propulsait aussi vite qu'il le pouvait pour remonter à la surface avec son butin. Enfin, avalant une grande bouffée d'air, il émergea à l'air libre avec à la main le bâton qui brillait au soleil.
De retour sur la terre ferme, Cautionus enfila ses bottes de cuir par dessus son caleçon trempé, sans perdre du regard le bâton enveloppé dans la cape qu'il avait disposée près de lui. Il récupéra toutes ses affaires qu'il avait camouflées à l'intérieur d'un tronc mort, sur la rive. Pour finir, il accrocha le bâton enveloppé dans sa cape sur son dos, puis plaça sa claymore au manche d'ivoire par dessus, de sorte que les deux objets s'équilibrent en formant un X. Il serra fortement la sangle, puis prit le chemin de son village d'un pas vif. Le jeune Cautionus devenait un homme.
~~~ Son pas, sur le chemin du retour, lui sembla deux fois plus rapide, tandis qu'il traversait les plaines de Karana en un temps record. Il était impatient de montrer sa trouvaille aux anciens du village, et cela lui donnait des ailes. On ne le traiterait plus de jeune imprudent fougueux et ses rêves de gloire deviendraient réalité. Il venait de trouver quelque chose de bien réel, quelque chose qu'ils pourraient tous voir et toucher. Ainsi, enfin, il leur montrerait qu'il était à la hauteur de ses ambitions.
Il faisait nuit lorsqu'il atteignit le village d'Oceangreen, quelques jours plus tard, et seul le feu de l'âtre central crépitait encore, consumant ses dernières braises. Alors que Cautionus s'en approchait, son cœur se mit à battre plus vite lorsqu'il aperçut un visage familier. Le vieux chasseur Graycat était assis sur l'un des bancs sculptés disposés autour du feu. Il était courbé vers l'avant et ses longs cheveux gris et fins formaient un rideau devant son visage. Lorsque Cautionus s'approcha, le chasseur se redressa et le jeune homme remarqua que l'œil laiteux du vieux chasseur s'était posé sur lui, avant même qu'il ne le regarde réellement, cette fois avec son oeil valide, couleur noisette. Même à moitié aveugle, Graycat était plus alerte que ne l'étaient la plupart des hommes. Graycat sourit et se leva, ouvrant grand les bras pour l'accueillir. Cautionus mesurait près d'un mètre quatre-vingt-dix-sept, et pourtant Graycat le dépassait d'au moins deux ou trois centimètres. L'âge aurait voûté n'importe quel autre homme, mais Graycat avait été un guerrier et un chef, jusqu'au jour où une voix l'avait questionné sur ce qui motivait son désir de massacrer ses semblables. Comme il n'avait pu trouver de réponse satisfaisante, il avait décidé de quitter les pics des Glaces éternelles afin d'émigrer dans les plaines du sud.
Parmi les émigrants venus dans le village d'Oceangreen, et dans bien d'autres camps similaires dans tout Karana, nombreux étaient ceux qui affirmaient avoir entendu une voix similaire mais, pour Cautionus, c'était différent. C'était la voix d'une femme ravissante qui l'avait invité à chercher fortune, et il l'avait suivie, s'aventurant au sud où l'attendaient les richesses dont il rêvait. Il vivait depuis 10 ans parmi les hommes des plaines, mais n'avait jamais trouvé les trésors promis par cette femme jusqu'à ce jour. Pour les villageois, ses ambitions étaient absurdes et il avait décidé de devenir tailleur après qu'ils aient menacé de le chasser. C'était un piètre couturier, mais son activité lui garantissait une place en ville tout en lui permettant de rêver d'un autre avenir. Seul Graycat avait toujours cru en lui, et il se réjouissait de savoir que le vieux chasseur serait le premier à découvrir son butin.
"Je me réjouis de te savoir de retour," dit Graycat, en balayant de la main un peu d'herbe accrochée à la chemise de Cautionus. "La jument des Kiersey a eu deux poulains, et Madame Kiersey a eu des triplés. Nous avons vraiment vécu de belles choses pendant ton absence."
"Je suis sûr que beaucoup pensent que ceci explique cela," dit Cautionus en souriant. Graycat se mit à rire. "Sans aucun doute. Dis-moi mon garçon, comment s'est passé ton voyage ?" Graycat se rassit sur un banc, invitant Cautionus à faire de même, d'un signe de la main. "Il a été fructueux, je crois," répondit Cautionus, s'asseyant sur le bord du banc. Cela le démangeait de montrer son précieux trésor à Graycat.
"Tu crois ?" demanda Graycat, plissant les yeux. "Comment ça ?"
Cautionus retira la claymore de son dos et la plaça près du feu, de sorte que la lumière des flammes caressa le manche en ivoire du trophée prélevé sur sa première victime. Puis il posa le bâton sur sa cuisse et commença à déplier lentement la cape qui l'enveloppait, dans un geste presque cérémonieux. Le visage de Graycat ne manifesta aucune émotion lorsque Cautionus, presque étourdi de fierté, lui montra ce qu'il avait trouvé. Le vieil homme prit le bâton et l'examina lentement. L'enthousiasme de Cautionus se dissipa quand il vit que Graycat ne partageait nullement le sentiment d'excitation qu'il éprouvait.
"Où l'as-tu trouvé ?" finit par demander Graycat.
Cautionus commença par lui raconter sa baignade, puis sa découverte de la ville engloutie avec des dessins et des inscriptions étranges sur les murs. Il termina par la description du temple et lui raconta ce qui s'était passé lorsqu'il avait attrapé le bâton. Manifestement, l'évocation de cette étrange civilisation ne réveillait aucune réminiscence chez son vieil ami, qui demeurait impassible. Il avait espéré que Graycat saurait quelque chose, mais finalement son ignorance concernant le bâton qu'il avait trouvé rendait celui-ci encore plus précieux et important. "... J'ai l'intention de le montrer aux anciens demain matin," dit Cautionus. "Ils sauront peut-être quelque chose à propos de la cité que j'ai découverte."
Graycat le regarda fixement, scrutant attentivement son visage, en grinçant des dents. "Cautionus," dit Graycat. "Sois honnête, est-ce vraiment le conseil des anciens que tu recherches ? Ne serait-ce pas plutôt leurs louanges ?"
Cautionus se défendit d'être motivé par sa seule vanité même si, au fond de lui, il ne pouvait nier qu'il rêvait de ce jour depuis des années. Quand il se tiendrait devant les anciens, tous se prosterneraient humblement à ses pieds, face à son héroïsme et à sa position. Il voulait réfuter les propos de Graycat, mais il était incapable, malgré lui, de trouver une réponse valable.
Comprenant la réticence de son jeune ami, Graycat poursuivit. "Si ce sont vraiment des réponses que tu cherches, à ta place j'apporterais cet objet aux elfes, et non à nos modestes villageois. Ils ne pourront rien t'apprendre de plus que moi, et pour être honnête avec toi, il y a quelque chose dans tout cela qui me déplaît." Marquant un temps d'arrêt, il se pencha vers le jeune homme. "Pour le bien des habitants de ce village, je te conseille de partir et de l'emporter avec toi, vite." Ces derniers mots résonnèrent solennellement, tandis qu'il cherchait à capter le regard de son jeune compagnon.
Cautionus éluda son regard et bondit de rage. "Je ne comprends pas, Graycat," dit le jeune homme. "J'avais envie de partager ma découverte avec quelqu'un capable de l'apprécier et c'est ça ta réaction ? Tu t'es toujours comporté en ami avec moi, dispensant conseils et encouragements. Et à présent que j'ai découvert quelque chose, tu me tournes le dos. Tu aurais préféré que je ne trouve rien, n'est-ce pas ? Il n'y a de place que pour un seul héros ici, c'est ça ? Eh bien, crois-moi, lorsque les anciens verront ce que j'ai trouvé, il y aura deux héros et tu seras bien forcé de l'accepter." Il arracha le bâton des mains de Graycat avant de l'enfouir rapidement dans la cape. C'est à peine si le vieux chasseur réagît, mais à la lumière des flammes, son visage apparaissait fatigué et usé. "Bonne nuit, Graycat."
"Je te souhaite bonne nuit, Cautionus. Et bonne chance."
Tournant les talons, Cautionus se dirigea vers sa chaumière, blessé et furieux. Derrière lui, Graycat était toujours assis près du feu et le regardait disparaître sans un mot.
EQII Lore… Le plus mauvais cuisinier de Grobb - 1ère partie!
Écrit par Eylee Zephyrswell
Kruzz, un troll paralysé par la peur et la superstition, se fit une place au sein de notre petit groupe d'aventuriers. Sans nul doute le plus étrange de nos compagnons, il devint notre cuisinier attitré, nous faisant découvrir une gamme variée de plats que nous n'aurions jamais imaginé goûter, ni même songé imaginer. Pourtant, je dois avouer que sans ses talents culinaires, nous serions peut-être morts de faim, au moins une fois.
Certes, personne n'a jamais vraiment apprécié sa présence parmi nous, mais je crois que personne, à l'exception peut-être de Kaltuk, n'aurait pris l'initiative de l'exclure du groupe. Il m'a sauvé la vie et à d'autres également.
Kruzz déversa le seau plein de viscères dans le chaudron bouillonnant, regardant un long morceau d'intestin flotter puis serpenter dans la marmite, sous l'effet des bulles. Il eut un petit rire et, alors qu'il se retrournait, se cogna à Ttzork, la cuisinière en chef de Grobb. Rebondissant sur son ventre, il fut projeté contre la marmite en fonte qui lui brûla la peau, lui arrachant une grimace de douleur. Il porta immédiatement la main à son cou, autour duquel il portait une queue de singe séchée, récupérée sur un animal que la chute d'un gros rocher avait tué sous ses yeux. Il considérait cet incident comme le moment le plus chanceux de sa vie, et depuis, ce porte-bonheur ne le quittait plus.
"Tu pourrais regarder où tu mets les pieds, vermisseau," lui dit-elle d'un ton moqueur. Les autres cuisiniers s'interrompirent, faisant mine de surveiller leurs casseroles ou d'aiguiser leurs couteaux afin de ne rien manquer à l'affrontement.
Kruzz agita les mains puis, se retournant, marmonna, "Ça serait plus simple si tu ne prenais pas autant de place."
Le silence se fit tandis que tous les cuisiniers échangeaient des regards entendus, puis un méchant coup de crochet envoya Kruzz dans les airs. Un instant plus tard, il était au fond du chaudron bouillonnant dans lequel il venait de déposer les viscères. Hurlant de douleur, il parvint à se raccrocher aux bords du récipient où l'attendait Ttzork. "Tu insinues que c'était de ma faute ?" rugit-elle. "T'essayes de me rejeter la faute dessus, hein ?" Elle le plongea sous l'eau tandis que sa peau se gonflait, formant des cloques sous l'effet de la chaleur. Il se débattit, luttant pour résister à la douleur, tout en essayant de la frapper aux mains. Elle finit par le sortir de l'eau avant de le jeter à terre. Son corps entier, couvert d'impuretés et d'herbes collées à ses brûlures, empestait bruyamment tandis qu'elle s'approchait de lui.
Ttzork faisait presque une tête de plus que Kruzz, et était, à plus d'un égard, deux fois plus large que lui ; elle avait un nez crochu, des yeux enfoncés et son visage était noyé sous les cicatrices. Du fait de sa profession, ses mains et ses bras étaient presque toujours couverts de brûlures. Curieusement, elle prenait soin de son apparence. Elle avait presque toujours les cheveux tirés, qu'elle attachait avec des os de bêtes qu'elle venait de tuer, et elle peaufinait chacune de ses blessures, les ouvrant et les rouvrant avec soin afin qu'elles laissent sur sa peau les cicatrices les plus redoutables qui soient. Tous, sauf Kruzz, la trouvaient extrêmement jolie et beaucoup la courtisaient. Chaque fois qu'il la regardait, il ne ressentait qu'un terrible dégoût où ne perçait jamais l'ombre d'un désir.
"Tu vas rester ici à faire l'escargot ?" lui demanda-t-elle. Il leva les yeux vers elle mais se tut, se doutant que les mots qu'il ruminait en son for intérieur, et qui ne demandaient qu'à sortir, le renverraient probablement au fond du chaudron. À la place, son visage se figea en une sorte de rictus moqueur qui lui valut un coup dans les côtes. "Termine ton ragoût," lança-t-elle avec dédain. Tandis que Ttzork se retournait et s'éloignait, Kruzz resta là, la respiration haletante, tentant d'ignorer les regards posés sur lui. Ses mains saisirent le porte-bonheur qu'il avait au cou.
Alors qu'il se relevait lentement, des lambeaux de peau collée restèrent accrochés au sol. Il ne put contenir sa douleur et se mit à hurler, ce qui provoqua l'hilarité générale. Kruzz regarda chacun des cuisiniers dans les yeux, mais ne dit rien. Il se dirigea vers un seau en bois fendu contenant de la viande. Après l'avoir observé pendant quelques instants, il détourna le regard, consumé par la frustration. D'ordinaire, la vue d'un tas d'organes de chair rose baignant dans le sang suffisait à le calmer, mais pas cette fois. Depuis qu'il avait pris la décision de se joindre au groupe de cuisiniers pour préparer à manger aux trolls de Grobb, Ttzork n'avait cessé de l'humilier et les autres cuisiniers se délectaient chaque jour un peu plus de la situation. Il éprouvait pour eux un sentiment de haine intense, mais plus que tout, il haïssait Ttzork.
Dans le seau, il attrapa l'œsophage d'un alligator. Tandis que ses doigts se resserraient sur le bout de viande, il pensait à Ttzork et il se mit à serrer plus fort, tellement fort que l'organe explosa, maculant d'éclaboussures de sang les parois du récipient.
"Ttzork," grommela-t-il, "Ttzork, immonde gros tas de crasse. Un jour, crois-moi,… tu le regretteras."
~~~ Kruzz n'avait jamais eu de bons rapports avec les autres trolls. Enfant, il était la risée de tous et était régulièrement chahuté. Cela s'était poursuivi à l'âge adulte et ne cesserait probablement jamais.
On pouvait aisément comprendre pourquoi ils le détestaient : c'était un poltron. Kruzz exhalait la peur. Il utilisait des porte-bonheur et refusait de marcher à contre-courant ; la nuit il déposait des herbes devant sa porte. Il ne s'était jamais fait d'illusions sur sa condition, mais cela n'excusait pas les autres. Ils le détestait et lui les détestait ; c'est ainsi que Kruzz Skullcleaver se renferma de plus en plus, jusqu'à ne plus présenter qu'une mine toujours renfrognée qu'il accompagnait de remarques désobligeantes.
Le bruit d'un choc tira Kruzz d'un rêve où il était vaguement question d'un couteau et d'une grosse cuisse d'araignée, qui au final n'appartenait peut-être pas à une araignée, mais bien à l'un de ses nombreux ennemis. C'était un rêve agréable, aussi décida-t-il de foudroyer du regard le troll responsable du vacarme. Il partageait le petit bâtiment en pierre avec plusieurs des jeunes cuisiniers ne possédant pas leur propre toit. Même si le bruit ne semblait nullement avoir dérangé la plupart des autres occupants, Kruzz s'assit et se tourna vers l'endroit d'où provenait le bruit que faisait un objet frappé contre un mur.
"Rekec ?" interrogea-t-il, ouvrant grand les yeux. La lueur du petit matin qui filtrait par l'unique fenêtre de la pièce éclairait Rekec. Petite et maigre, elle avait les cheveux fins et clairsemés et de grosses mains. C'était l'une des rares personnes ne souhaitant point de mal à Kruzz et elle était également connue pour son humeur toujours égale. En fait, elle était dénigrée chaque jour pour son esprit soumis. Kruzz observa l'espace entre elle et le mur. Il découvrit un grand panneau de bois qui se balançait d'arrière en avant. Elle tenait à la main un couteau plein de sang. Les yeux écarquillés, elle le regarda un moment. "Qu'est-ce que tu faisais ?" demanda Kruzz, en la fixant.
"Je... dépeçais de la viande pour le petit déjeuner."
"Dans ce cas, pourquoi es-tu revenue ici ?" grogna-t-il.
Elle se retourna et, haussant les épaules, répondit "J'ai oublié quelque chose."
"Ah, je vois," dit-il, se désintéressant soudain d'elle. Ses yeux étaient lourds de sommeil et il pensa que s'il se remettait vite au lit, il pourrait peut-être se replonger dans son rêve. Écrasant l'oreiller, il commença à se tourner. À ce moment là, il aperçut brièvement quelque chose d'étrange. Pendant un instant, il lui avait semblé distinguer une seconde silhouette près de Rekec, comme si son ombre avait surgi du mur pour se placer juste devant elle. Mais cela n'avait duré qu'un éclair et Kruzz n'était pas du genre très curieux, aussi s'endormit-il immédiatement, oubliant ce qu'il venait de voir.
~~~ Il régnait une étrange atmosphère dans les cuisines ce jour là. L'ambiance était étonnamment joviale et personne ne l'avait insulté ou regardé de travers. Pour Kruzz, cela était on ne peut plus suspect. Il observait ses congénères avec méfiance, recroquevillé derrière le tas de chapeaux de champignons au vinaigre qu'il découpait en fines lamelles. Soudain, il sentit les poils de son cou se hérisser car il venait de reconnaître une odeur trop familière. Il leva les yeux et découvrit Ttzork, qui le toisait de toute sa hauteur. Il plissa les yeux
"Quoi ?" dit-il, les lèvres retroussées.
"Nous avons une requête spéciale," dit-elle, s'interrompant pour observer l'auditoire de cuisiniers qui se mit à rire en criant "une queue de singe."
Kruzz fronça les sourcils et alors qu'elle s'avançait vers lui, il comprit ce qui se tramait. Deux cuisiniers l'attrapèrent par les bras et, tandis qu'il criait, Ttzork lui arracha son porte-bonheur. Pendant qu'il se débattait au sol, frappant ses persécuteurs, il vit Ttzork mettre en pièces la queue de singe à l'aide de son propre couteau de travail. Puis, un à un, elle avala chacun des morceaux.
"C'est délicieux," lança-t-elle avec un sourire moqueur, laissant apparaître des poils de singe autour de sa bouche.
Quand elle eût entièrement terminé, les cuisiniers le relâchèrent. À ce moment, il s'était tellement épuisé à gesticuler et à crier qu'il semblait sans énergie. Mais un déclic se produisit lorsqu'ils le libérèrent. Regardant Ttzork droit dans les yeux, il bondit tel un tigre. Les narines de Ttzork s'ouvrirent et sa bouche décrivit un O de stupéfaction tandis qu'elle perdait l'équilibre, mais rien ne put arrêter le cours des choses. Personne ne fut assez rapide pour empêcher Kruzz de saisir le couteau sur la table à découper et de plonger droit sur Ttzork.
Lorsqu'ils parvinrent à lui faire lâcher prise, elle avait cessé de respirer depuis longtemps et le sol était maculé de sang. Tandis que les autres cuisiniers le regardaient, il se mit à rire, doucement d'abord, puis de plus en plus fort, jusqu'à ce que l'endroit tout entier résonne de son rire. Il riait encore lorsqu'ils le conduisirent à la prison, de l'autre côté de Grobb.
Lorsque les grilles de la prison se refermèrent, il comprit que l'heure n'était plus à la plaisanterie. Sa respiration était saccadée et sa poitrine douloureuse. Les gardiens le regardèrent, avant de lancer, "Espèce de taré."
Kruzz s'allongea dans un coin de sa cellule et se recroquevilla. Il porta la main à son cou, mais il n'y avait plus rien. Un sentiment de terreur l'inonda, mais il se rappela que Ttzork était morte et que jamais aucune blague cruelle lancée au détriment de cuisiniers craintifs ne pourrait la faire revenir. Il gloussa en silence (c'est tout ce qu'il pouvait faire) et regarda la nuit tomber sur Grobb et le soleil qui se couchait sur les Serpent's Spine Mountains, sans même remarquer les étranges tempêtes qui, peu à peu, obscurcissaient l'horizon, ni les monstres imposants dont la silhouette se dessinait dans la lumière intermittente des éclairs qui les accompagnaient.
EQII Lore: Histoire ancienne d’EQII : Le plus mauvais cuisinier de Grobb - 2ème partie!
Lors d'une récente expédition dans le repaire de Trakanon, un groupe d'aventuriers a découvert une sacoche pleine de parchemins anciens. Ces parchemins contenaient plusieurs récits rédigés par un barde jusqu'alors inconnu, Eylee Zephyrswell. Des savants gnomes ont établi que ces documents datent du milieu de l'Âge perdu. Ce récit, le troisième extrait de ces documents, raconte l'histoire du compagnon troll du groupe et l'irruption de forces maléfiques dans le village de Grobb.
Une fois encore, Kruzz fut réveillé pendant la nuit. Mais cette fois ce n'était pas un simple bruit qui l'avait arraché au sommeil. Il ouvrit les yeux et se leva sans faire de bruit. Ses gardes gisaient face contre terre devant sa cellule. Mais le plus étonnant était que de violents orages tourmentaient le ciel. Dans l'aube naissante, des éclairs d'énergie bleue et mauve tourbillonnaient violemment dans un ciel d'encre. Kruzz ne comprenait pas ce qui se passait, mais il savait qu'il devait quitter sa cellule. Il traversa la pièce le plus silencieusement possible et examina le corps des gardes qui gisaient au sol. Tous deux étaient morts.
"Bon débarras," marmonna-t-il en ricanant. Passant les bras à travers les barreaux de sa cellule, il tira à lui un des cadavres. Fouillant les vêtements souillés de sang, il finit par trouver une clé. Ce n'est qu'en sortant de sa cellule qu'il fut frappé par des bruits lointains de combat. Kruzz sentit son corps se raidir. Pris de panique, il se précipita maladroitement vers de gros rochers pour s'y abriter. Il se faufila entre deux d'entre eux pour observer, nerveux, la scène qui se déroulait devant lui. Deux trolls qui se battaient venaient de tomber à terre. S'enfonçant encore davantage dans le creux que formaient les rochers, il plissa les yeux pour mieux distinguer ce qui se passait.
Rekec se battait avec férocité contre un des autres membres de son clan, un dénommé Brazzt. Incapable de détourner les yeux, Kruzz observait la scène avec fascination, car Rekec semblait secondée par quelqu'un, cette silhouette sombre qu'il avait déjà aperçue. Malgré ça, Brazzt était sur le point de la terrasser, lorsqu'un cri effroyable se fit entendre et une créature se précipita dans leur direction. Il resta bouche bée quand il la vit toute entière. Se rangeant calmement sur le côté, Rekec laissa passer une énorme créature noire, dotée de pinces en guise de bras, qui se rua sur Brazzt et le trancha en deux. Son torse atterrit contre la pierre sous laquelle Kruzz se cachait et ce dernier dut s'enfoncer le poing dans la bouche pour ne pas crier.
La troll s'approcha de la bête et pendant un instant, Kruzz crut qu'elle allait subir le même sort, mais tous deux se mirent à discuter dans une langue qu'il n'avait jamais entendue. La voix de Rekec ne ressemblait en rien à sa voix habituelle. Ils finirent par s'en aller.
Kruzz était paralysé. Il ne savait pas s'il devait rester là ou partir. S'il restait, on finirait par découvrir sa présence, et s'il partait, il risquait de croiser quelqu'un en chemin. Par chance, la prison était située à la sortie du village, il pourrait donc fuir ce dernier assez facilement.
Finalement, il décida de s'en aller car ses muscles ankylosés avait besoin de bouger.
Kruzz abandonna son abri sous les rochers et se mit à courir à toutes jambes, laissant derrière lui le village de Grobb.
Au départ, il ne savait pas du tout où aller, mais son instinct le conduisit à Guk. Il prit un raccourci à travers les terres marécageuses des Marais d'Innothule. C'était un endroit bien protégé, et probablement le plus sûr où se réfugier. Des voix dans sa tête lui commandaient tour à tour de prendre différentes directions, mais celle qui lui désignait Guk était la plus forte, aussi il courut jusqu'à Guk.
Soudain, Kruzz trébucha sur un gros morceau de bois, plongeant la tête la première dans les eaux boueuses des marécages. Il aurait pu maudire sa malchance, mais il se rendit vite compte que sa chute avait été salutaire, car quelques secondes après il entendit parler derrière lui. Pris de panique, il s'enfonça davantage sous une parcelle de tourbe. Il retint son souffle aussi longtemps qu'il le put, puis se laissa dériver lentement dans le marécage en ne laissant émerger que très légèrement sa tête. Il observa ainsi un groupe de personnes passer devant lui. Il hésitait à sortir de sa cachette (après tout il était considéré comme un criminel par les siens) mais il se ravisa lorsqu'il aperçut deux de ces énormes créatures qui fermaient la marche, derrière le groupe de trolls. Par chance, ils n'allaient pas à Guk, aussi attendit-il qu'ils aient définitivement disparu de son champ de vision pour sortir de l'eau et poursuivre sa route vers la ville. Heureux d'avoir eu la vie sauve, il ne manqua pas de remercier ce qui restait de bonne fortune dans sa queue de singe.
Alors qu'il méditait sur sa bonne fortune, il entendit un bruit terrible derrière lui. Un de ces orages venait de s'abattre sur les marécages et avait arraché arbres, herbes et tout ce qui se trouvait sur son passage, avant de les emporter dans une terrifiante bourrasque. Même les feuillages à proximité n'avaient pas été épargnés. Les courants brûlants porteurs de l'étrange énergie colorée lacéraient les troncs des arbres qui n'avaient pas été déracinés, carbonisant leurs feuilles sur leur passage. Kruzz ne s'attarda pas plus longtemps sur ce spectacle. Hurlant de terreur, il se mit à courir comme il le pouvait dans l'épais marécage afin de fuir la tempête.
Tandis qu'il sortait de la forêt et s'approchait de Guk, il s'arrêta pour observer la scène devant lui. Des piles de cadavres jonchaient les abords de la ville et les traces au sol témoignaient de la violence des combats. Mais tout était calme, et il avait réussi à atteindre son but. Il courut jusqu'à l'entrée de la ville et s'y enfonça.
Le silence régnait. "Il y a quelqu'un ?"cria-t-il. Il n'eut pas de réponse. Tout son être le poussait à dévaler les allées de pierres couvertes de mousse.
Il s'arrêta devant une des grandes salles ouvertes. Mais où allait-il ? Que pensait-il découvrir ? Depuis qu'il s'était enfui, atteindre Guk avait été son objectif, et c'est ce qui lui avait permis d'avancer. À présent qu'il y était, il ne s'y sentait pas du tout en sécurité et ne savait plus où aller, aussi fallait-il trouver autre chose. L'air renfrogné, il s'assit dans un fauteuil cassé afin d'évaluer la situation.
Il venait à peine de se poser pour réfléchir qu'un gémissement déchirant se fit entendre dans la pièce : une des créatures tentait de passer à travers une des portes, entraînant sur son passage des débris de pierres. Kruzz bondit sur ses pieds et prit la fuite en hurlant. Quand il se retrouva face au mur et dans l'impossibilité d'aller plus loin, il comprit que ses tentatives désespérées de fuite étaient vaines. Où pouvait-il aller ? Que restait-il à faire, sinon mourir ?
La bête s'approcha de lui, agitant ses immenses pinces en tous sens ; il se recroquevilla contre le mur, avant de plonger sous une table en pierre, à proximité. Alors que la créature tentait de le suivre, elle heurta la table qui se brisa. Les cris de Kruzz se firent plus désespérés tandis que les débris de la table s'effondraient sur lui. Les gémissements de la bête s'assourdirent tandis que le monde disparaissait.
Kruzz fut réveillé par la sensation d'une énergie chaude lui traversant le corps. Cherchant à reprendre son souffle, il inhala profondément tandis que tout autour de lui n'était que confusion. Dans ce brouillard épais, il percevait faiblement des voix.
"Et maintenant, dis-moi pourquoi j'ai dû soigner cette ordure ?" demanda une voix bourrue. "Il sait exactement ce qui s'est passé ici," expliqua une voix calme et posée. "Toi et Nurgg en avez une vague idée, mais il semble que lui était aux premières loges."
"Je ne pourrai jamais faire confiance à un troll," dit la première voix d'un ton dégoûté, "mais si c'est ce que tu veux."
"Oui, c'est ce que je veux."
Kruzz sentit qu'on le soulevait et qu'on le portait, puis qu'on l'allongeait délicatement. Lorsqu'il recouvra une vision normale, il s'aperçut qu'un groupe d'individus s'était massé autour de lui et l'observait intensément. Fronçant les sourcils, il vit d'abord une sorte de nain qui le regardait avec mépris, puis posa son regard sur le visage d'un… barbare de Halas ? Il avait vu une seule fois ces Halasiens aux traits doux et au teint étrangement pâle, et ils étaient tous morts. Ainsi, dans son esprit, les barbares étaient des êtres dénués de vie, pourtant celui-ci se tenait au-dessus de lui, armé d'une énorme épée et était, de toute évidence, bien vivant. Kruzz le détesta immédiatement. En fait, il les détestait tous et il eut envie de les frapper. Il se mit à crier en gesticulant dans tous les sens.
"Vous voyez !" lança le nain. "Je vous avais dit que ce n'était pas une bonne idée. Il va tous nous faire prendre !" Le barbare fit taire le nain et fixa Kruzz droit dans les yeux. "Calme-toi," dit-il, "ou nous allons tous mourir."
"En ce qui te concerne, ce ne sera pas une grande perte," grogna Kruzz en troll. "J'en serais même très heureux, mais comme je n'ai pas envie de mourir, je vais me calmer." Il remarqua la réaction de l'ogre, qui serrait les poings et le fusillait du regard. Kruzz se ravisa et essaya de se faire comprendre dans la langue commune, "Moi pas vouloir mourir. Moi me taire." Il se calma à contrecœur, et continua à observer les individus qui l'entouraient. Il vit une barbare et un ogre (dont le visage ne lui était pas tout à fait inconnu), une fille qui ressemblait à une elfe, le nain, et enfin, ses yeux se posèrent à nouveau sur le chef. Il les détestait tous, en particulier le nain, car de toute évidence, c'était réciproque.
"Que s'est-il passé ici ?" demanda la barbare, de manière brutale et directe. "Qui est vous ? Vous d'abord," dit Kruzz, en lui jetant un regard noir, "et pourquoi vous ici." Ils se regardèrent entre eux, puis le barbare prit à nouveau la parole, "Je m'appelle Cautionus, et voici mes compagnons. Nous avons atterri ici après avoir suivi les orages et les monstres. Je crois que tu sais de quoi nous parlons."
Kruzz perdit toute son arrogance et se mit à trembler. A l'autre bout de la table, la jeune elfe posa la main sur sa cheville. Il cligna des yeux et émit un sifflement, puis se rallongea, saisi de violentes convulsions.
"Je suppose que cela veut dire oui ?" demanda le barbare. Kruzz les regarda à nouveau un à un. L'homme soupira et dit, "Bon, si tu n'as rien à nous dire... nous allons poursuivre notre route." Il s'apprêtait à partir. Sans réfléchir, Kruzz lança, "Non !" Surpris par sa propre réaction, il esquissa un mouvement de la main sur sa bouche.
L'homme leva un sourcil, "Tu veux coopérer ?"
"Oui," dit Kruzz, soudain complètement submergé par la vision des bêtes et des tempêtes, "Moi dire ce que tu veux. Sauve-moi. S'il te plaît." Le barbare interrogea du regard chacun de ses compagnons, qui l'un après l'autre haussèrent les épaules ou opinèrent. Le nain le regarda d'un air extrêmement exaspéré, mais finit par acquiescer, malgré lui.
"Très bien," dit l'homme, "commence par le début."
C'est ainsi que Kruzz commença, à contrecœur, à raconter son histoire.
Ainsi débuta la collaboration de Kruzz Skullcleaver avec les Éthernautes. Puis-je affirmer en toute honnêteté que nous avons pris la bonne décision ce jour ? Je crois que oui. Même si Kruzz n'était ni le plus héroïque, ni le mieux intentionné d'entre nous, il a fait ce qu'il avait à faire et à mes yeux, c'est un être estimable. Le cours des choses aurait-il été différent si nous ne l'avions jamais pris sous notre aile? Qui peut le dire... mais jamais je ne me permettrais d'aller contre le destin, même quand le destin impose de sauver Norrath aux côtés d'un troll.
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